« Ne pas laisser un souvenir, mais une source »
Pierre Dhainaut
il neige des nano particules
et du plastique sur nos matricules
quelles lèvres parleront le bleu si nu
du poème retenu ?
la Terre n’a pas entendu
la vie n’a pas attendu
tu tombes le ciel
tu pulvérises nos prisons de chiffres et de fiel
juste là où nous avons pied perdu
de tout ce qui se sent désert sans toi
de tout ce qui veut passer au pressoir de ta joie
- juste là où il nous est fait selon notre foi
la vie s’en va
à grands éclats
Tu surgis là
où se perdent nos pas
il neige de la perplexité
plein les écrans désertés
- si vides de toi !
sous quel toit dis-moi
se répand ta joie ?
d’un jour sans beauté
à une nuit hyperconnectée
quel verbe misera sur le bleu sacré?
tu décroches le ciel des évadés
même pour les âmes morte-nées
mais la vie n’y est plus
nul signe sur l’ardoise effacée
pourtant il a bien fallu
retenir cette promesse qui ne serait pas tenue
la vie s’en va
quel rêve d’enfer déchire les draps ?
tout s’accomplit dans tes bras
qui vive là ?
le vertige de te nommer
juste d’un frisson de rosée
parcourir la Terre mère
si loin de ta lumière
te sacrer reine de l’univers
le cœur neigeant si bas si dru
de t’avoir tant de fois perdue
traverser l’écume des constellations pieds nus
se taire se défaire et puis attendre
la rencontre de la neige et de la cendre
pour effacer jusqu’à la mémoire d’avoir failli
de cette détresse des fourmis
si près de ton mystère
avant que ne se referme la malle de fer
sur ce qui sur Terre
était si clair…
la traversée d’une vie
comme un désert qui fuit
vers son oubli –
ou ses impatiences d’infini…
in Le Vin des Affligés (modifié)
Votre commentaire